- sam. août 10, 2013 12:59 pm
#258408
Allez je me lance :
Je suis marié depuis 26 ans, ma fille (presque 18 ans) est suivie car elle a une légère scoliose mais pas de corset, juste des séances de kiné.
la Scoliose cela fait 51 ans que je la côtoie, elle est congénitale, et avec contre courbure (mauvaise position dans le ventre de ma mère), donc décelée dès la naissance. Rapidement j'ai du dormir dans des coquilles de plâtres, puis est venu le temps des plâtres, ils étaient changés régulièrement d'où hospitalisation d'une semaine à chaque fois (à mon époque et dans cette clinique, le plâtre était posé puis ajusté très, très grossièrement, il fallait attendre qu'il soit sec (5 jours environ) pour qu'enfin il soit recoupé, ajusté et vernis, je me souviens les longues heures passées avec ce plâtre humide à grelotter). Je dirai que j'ai bien eu une trentaine de plâtres, le chirurgien n'avait de cesse de me dire que le corset n'était pas la solution pour moi, ne me demander pas pourquoi.
Puis est venu le temps des corsets "Milwaukee", le premier était tout en cuir, mentonnière bien plate et bien imposante, le bonheur quoi. Ensuite s'est en suivi une série de corsets "Lyonnais" en plexiglass, l'avantage des différents corsets est que l'on pouvait les enlever pour prendre une douche, gros progrès par rapport aux plâtres. Les corsets étaient porté jour & nuit. A cette époque, dans les années 70 j'allais 1 fois par semaine faire une séance de kiné à la clinique à 90 kms de chez moi.
En 1974, mon chirurgien à commencer à parler d'opération, mais il m'a dit je "t'opèrerai sur lyon afin de d'effectuer la rééducation dans un centre spécialisé".
C'est à peu près à cette époque que l'on a entendu dire qu'une clinique orthopédique allait ouvrir à Roanne, et qu'un spécialiste du rachis faisait partie de l'équipe. On a donc chercher et trouver ses coordonnées, il officiait sur Lyon et nous accorda un 1er rendez-vous. Je me souviendrai toujours, à la fin de cette consultation il me dit "on va refaire 2 plâtres" puis 1 corset et on verra après. Donc, chose promis, chose due, re-plâtre (que du bonheur) et corsets. La clinique de Roanne ouvre milieu d'année 1976, consultation et l'annonce fatidique "il va falloir y aller".... où ? mais sur la table d'opération bien sûr (j'avais bien compris de suite, je vous rassure). Au menu, mise en place d'un hallo, 15 jours de traction, opération & 15 jours d'hospitalisation puis retour à la maison. La traction m'a permis de gagner de nombreux cms et a surement grandement augmenté les chances de réussite de cette greffe "harrington". Le planning a été respecté au grand dam des kinés qui souhaitaient absolument me garder, j'étais le 1er opéré "harrington" à Roanne, j'étais un petit peu l'attraction pour cette nouvelle clinique (nous sommes en 1976). La réeducation s'est parfaitement bien passé à la maison puis en cabinet, jamais de douleurs suite à l'opération. Suite à 2 plâtres dont un avec mentonnière, j'ai eu droit à plusieurs corsets, la dépose du corset s'est passé progressivement. Mon chirurgien ayant été nommé professeur il a du quitter Roanne, son remplaçant m'a suivi quelques années.
Pendant de nombreuses années j'ai eu une vie tout à fait normale (boulot à plein temps & sport,foot et surtout arbitre de football), puis est survenu l'accident sportif (rupture ligament) et de grandes douleurs dorsales, la réfection ligamentaire à supprimé les douleurs mais ces dernières sont rapidement réapparues, aucune solution sur Roanne, d'où retour sur St étienne, où là un toubib m'a remis sur pieds grâce à des infiltrations sous radio et un lombostat (merci à lui).
En 2003, après 20 ans dans la même entreprise, je me retrouve sans emploi suis à la liquidation judiciaire de celle-ci. Presque trois ans de chômage et rebelote, à nouveau des douleurs dorsales. Ces douleurs se sont installées et ont été beaucoup plus difficiles à combattre. Le retour à un emploi (à temps partiel) a bizarrement permis de me débarrasser de ces douleurs, comme quoi le mental joue énormément.
En 2008, j'ai du me faire poser une prothèse totale de hanche, là aussi une réussite, Le sport, sur un bassin en déséquilibre n'est surement pas étranger à cette usure prématurée.
Actuellement et après 37 ans post-opératoire, je dirai que cette greffe me permet de vivre presque normalement, sans elle que serais-je devenu ???
Je veille a toujours avoir une activité extra-professionnelle (jardinage, bricolage....) afin de conserver une masse musculaire tonique, je reste persuadé que le fait de ne pas rester inactif est LA solution pour repousser le plus loin possible ces ankylosements qui peuvent gâcher la vie de gens comme nous.
Ma venue sur ce forum a pour but d'apporter mon vécu, mon recul par rapport à l'opération. Mon maitre mot, vivre comme tout le monde... ou presque.