Un site, une association

Un espace d'échanges pour ne plus être seul avec sa scoliose

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Par chris
#294021
Bonjour Raphaelle

Comment va ta fille ?
A t'elle fait d'autres examens ? si oui qu'en est il alors ?

carna2
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Par Raphaëlle
#294582
Bonjour,
Nous arrivons (enfin !) au bout de la batterie d'examens demandé par le chirugien que nous devons revoir le 19 avril : généticien (rien), urologue (anomalie repérée mais il faut voir les conditions de l'examen pour comprendre ce que c'est que la maltraitance médicale...), échographie rénale (rien). Delphine et moi sommes lassées de tous ces examens qui veulent "faire le tour de la question" (sic). Notre énergie pour envisager l'intervention chirugicale et les suites (rééducation...) est au plus bas niveau depuis l'annonce de l'indication opératoire la veille de la rentrée en septembre.
Les difficultés au collège atteignent aussi un point culminant, nosu avons dû faire appel au Délégué Défenseur des Droits... Moi qui vis très mal les conflits, c'est difficile. L'équipe des professeurs (à part la professeure d'EPS) est hyper-inclusive et compréhensive, c'est au niveau de la direction que le mode de communication s'est cristallisé sur l'intimidation (en réunion comme au téléphone). Nousne parvenons ni à nous expliquer ce qu'il se passe, ni à sortir de ce climat. La réunion au collège (très formelle) du 27 mars a été plsu que difficile, malgré les efforts du médecin traitant de Delphine pour expliquer son vécu de scoliotique. Pour sortir du ressenti, je peux constater que la loi sur l'école inclusive peine à être applicable...
La peur de la responsabilité (la "sécurité") est à un argument brandi qui justifierait toutes les exclusions abusives.
Je lis beaucoup de livres sur la non-violence pour apprendre la bonne attitude, mais c'est confondant ! On se sent, si on n'y fait pas gaffe, sur un vrai ring de boxe dans ces réunions. Je suis à chaque fois plus que surprise de la tournure prise par les échanges...
J'ai la chance de savoir où trouer les infos et les bons interlocuteurs, mais je pense aux parents qui n'ont pas ces ressources, et qui "lâchent" le suivi de leur enfant au plan de la scolarisation, simplement parce que ce qui est exigé est tout simplement impossible. Je consomme actuellement plusieurs jours de congé juste pour les RV de scolarisation et ceux qui sont demandés suite à ces réunions... C'est la 2ème année que c'est difficile. Nous fêtons les 3 ans de la découverte de la socliose. Je vais mieux qu'il y a un an.
Sa soeur (2 ans de plus) elle est à la phase de l'adolescence, et ce n'est pas facile que le projecteur soit depuis 3 ans sur la plus jeune. "Et moi, et moi ?" semble-t-elle dire inconsciemment (symptômes divers)...
Le frère aîné, lui, ne vit plus avec nous, c'est donc plus facile pour lui.

Voilà, j'ai "vidé mon sac". Merci de votre soutien.
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Par chris
#294591
Bonsoir Raphaelle

Déjà difficile de se battre contre la maladie mais en plus quand d'autres problèmes d'ordre administratif ou scolaire viennent se greffer c'est la coupe qui est pleine.
Dommage d'avoir si peu de compréhension de la part de la direction de l'établissement scolaire. On a l'impression que ça leur fait peur et qu'ils veulent se protéger contre ???? surement pas méconnaissance de la pathologie.
As tu déjà pensé à leur transmettre par exemple la brochure de SP pour mieux leur expliquer ?
Peut être aussi quelques notes écrites par le spécialiste pourraient aussi les rassurer ?

Mais à priori au niveau examens médicaux ça n'a pas été simple.

Par contre je ne connais pas la loi sur l'école inclusive, pourrais tu nous en dire un peu plus ? merci d'avance

Et au milieu de tout cela il faut aussi gérer sa soeur qui se sent un peu délaissée.

Je te souhaite bon courage et t'envoie plein d'ondes positives ondpo

force1SP
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Par Raphaëlle
#294632
Merci, Chris, de votre réponse.
L'école inclusive, c'est un concept qui est lié à la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en situation de handicap. L'idée, c'est que tous les élèves ont leur place dans l'établissement de secteur, au même titre que les autres élèves. On ne parle plus d'intégration, comme si on devait introduire un élément étranger, mais d'inclusion, c'est à dire que chacun a sa place et la MDPH étudie, en équipe pluridisciplinaire, les "compensations" à mettre en place pour que la scolarisation soit possible (aide humaine, matériel etc...) et le principe d'accessibilité respecté. Je suis allée à une conférence sur le sujet animée par MMe Annick Ventoso-T-Font (enseignante spécialisée qui a écrit un ouvrage "Comprendre l'inclusion scolaire" édité par le réseau Canopé en 2016- anciennement CRDP pour les enseignants). Elle reconnaissait que les obstacles sont de 2 formes au moins : une opposition de principe et des difficultés de mise en oeuvre. Pour compléter, je ferai aussi référence à l'ouvrage d'une sociologue "L'école qui classe " de Joannie Cayouette-Remblière qui fait une analyse des traitements différenciés selon les dispositions sociales des élèves (en résumé, la norme fait que certains élèves ne parviennent pas à s'adapter correctement et "décrochent"). Ce livre fait partie du Prix lycéen des Sciences économiques et sociales (8 livres sélectionnés chaque année pour un débat dans les classes).

Dans notre situation, je pense comme vous qu'il y a peut-être un malentendu, et beaucoup de crispation.
De notre côté de parents, nous estimons faire tout ce que nous pouvons (nous comprenons parfaitement qu'un programme de classe ne doit pas être modifié pour un élève seul), mais pourquoi cet acharnement dans les échanges ? On a parfois l'impresssion que le port du corset est presque un "hobby" dont il importerait peu de se soucier. Delphine était déjà à 70 ° et sans doute plus maintenant. Tous ces conflits ne font que la confirmer dans sa croyance à un moment que si elle ne mettait pas le corset, elle serait comme tout le monde et tout serait résolu. Voilà comment la scolarisation mal vécue incite un élève à abandonner son traitement.
En fait, on reproche à Delphine à la fois de vouloir être comme tout le monde (alors qu'elle serait différente) et de jouer avec son handicap pour s'octroyer des privilèges perçus comme des passe-droits. Nous ne comprenons pas, sinon qu'on a le sentiment d'être des parents indésirables et qui "embêtent" le système des "normaux". Je pense qu'il y a d'autres différences qui existent au collège et que les ados doivent apprendre peu à peu à s'accepter les uns et les autres différents et en se respectant. C'est un idéal pas facile mais c'est notre société républicaine qui l'a choisi (cf loi du 11 février 2005). Beaucoup d'enseignants le vivent avec professionnalisme et conviction et ils sont des témoins auprès de nos jeunes. Je souffre aussi pour ma part du soupçon de l'administration (par ex quand j'emmène son aînée chez le médecin sur les horaires scolaires, je prends juste les horaires qu'on me donne et je remplis ma fonction de parent, c'est tout).
Bref, tout ça n'est pas très aidant pour nous en ce moment. Heureusement que nous sommes 2 parents et que si j'ai une émotivité un peu forte, j'ai appris à prendre du recul et à analyser, changer de point de vue sur une situation par exemple, remettre en cause une impression etc...
Le kiné de Delphine est aussi dans un regard positif, il ne se décourage jamais, cela fait du bien. Notre médecin de famille aussi voit toujours les solutions à tenter, à envisager.

Voilà pour les quelques explications demandées. Je vous donnerai des nouvelles après le Rv du chirurgien (et notre semaine de vacances).
Merci encore, vous êtes une tante pour nous !
Par Elodieelodieelo
#294800
Bonjour !

Je m'appelle Elodie, j'ai 17 ans et j'ai moi aussi eu une longue histoire avec la scoliose: port d'un corset de mes 6 ans à mes 12 ans environ, et opération en mai 2013.
La scoliose en elle-même n'est pas facile à vivre, mais quand s'ajoutent d'autres problèmes de santé et des problèmes avec l'école cela devient encore plus compliqué. Je n'ai pas eu de problèmes majeurs avec mon école mais j'ai moi aussi souffert de ma scoliose, heureusement aujourd'hui cela va mieux.
Je pense que lire mon histoire, si cela n'est pas encore fait, ne peut que vous rassurer. Mon opération c'est extrêmement bien déroulée, et aujourd'hui, 4 ans après l'opération, la scoliose est derrière moi.
Si vous avez des questions ou si vous, ou Delphine, avez envie de parler, je serai très heureuse de pouvoir échanger avec vous, comme dit précédemment je sais que cela n'est pas facile. :bisous1
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Par Raphaëlle
#295728
Bonjour,
Merci à vous, la jeune fille opérée, de votre réponse, je vais inciter Delphine à lire votre témoignage. Je suis convaincue que cela va l'aider.
Le second rendez-vous avec le chirurgien s'est bien passé, nous avons pu vraiment dialoguer, Delphine a posé ses questions. Elle est à 80 ° (courbure thoracique) et 40 ° de déséquilibre de la statique. L'intervention est prévue fin août. Elle sera en rééducation 4 à 6 semaines après l'hospitalisation prévue 15 jours.
Elle a eu des problèmes respiratoires qui s'estompent maintenant.
Je pense qu'elle est très inquiète de l'intervention, mais ne veut pas qu'on en parle.
Sa grande soeur a eu aussi un passage bien difficile au collège, mais cela va mieux maintenant. Je réalise que l'impact d'une pathologie longue et contraignante au quotidien pèse aussi sur les frères et soeurs et pas seulement les parents. Il nous faut prendre soin de chacun pour tenir bon.
Avec les grosses chaleurs de ces derniers jours, le port du corset (de jour comme de nuit) devient difficile à exiger. Nos vacances d'août seront en altitude pour la fraîcheur !
Merci à tous pour les encouragements et les témoignages. print6
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Par chris
#295877
Bonjour Raphaelle

Vu l'importance de la scoliose de Delphine, une intervention a été programmée pour fin août.
En attendant n'hésites pas à venir ici chercher du soutien, des renseignements, etc ...

Il est vrai qu'à l'heure actuelle elle risque de ne pas trop comprendre pourquoi continuer à porter le corset et souffrir de la chaleur. Mais en fait il permet quand même d'éviter que la scoliose n'évolue trop d'ici l'opération


depist16
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Par chris
#298070
Bonsoir Raphaelle

Nous n'avons plus de nouvelle depuis longtemps.
Delphine a du être opérée fin août ? comment cela s'est passé ? et comment va t'elle maintenant ?
tu as peut être besoin de conseils ? c"'est dommage de ne pas être passée avant demander de l'aide ici

aut1
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Par Raphaëlle
#298400
Bonjour, Chris,
Excusez-moi, mais nous avons été dans le tourbillon, puique Delphine a été hospitalisée le vendredi de notre reprise de travail après les congés (autant dire qu'on était dans le choix des choses à emporter, et les infos mises sur le site nous ont été très précieuses). Nous lui avons fait lire le témoignage de la jeune fille opérée qui raconte heure par heure son hospitalisation et cela nous a aidées à "apprivoiser" cet inconnu. Un grand merci à elle !
Delphine avait 4 jours en "traction pédalette" sur une table (étirement mécanique). Nous avons alors découvert le bienfait de la visite d'une association qui vient jouer avec les enfants et qui apportent des jeux magnétiques qu'on peut jouer même totalement à l'horizontale (car même l'écran de TV, ce n'était pas possible) !
J'ai été émerveillée par de très belles figures de soignants, qui "habitaient" leur profession avec leurs tripes et faisaient avec coeur leur métier. Par exemple, un infirmier en salle de réveil venu 6 fois en 2 heures lui apporter des compresses d'eau froide à sucer (car elle n'avait pas l'autorisation de boire et la bouche très sèche) ou des gants jetables mouillés mis au frais pour lui rafraîchir le front : des détails de confort qui ne sont pas exigés médicalement mais qui font toute la différence ! J'ai senti vraiment ma fille traitée comme une personne (et pas seulement un "rachis" à opérer), en soins de surveillance continue (les 48 h après l'intervention, c'est un peu comme la réanimation, mais en plus soft), on n'a même pas eu le sentiment que les infirmiers étaient pressés, ils ne rechignaient pas à changer tous les capteurs pour que ça ne sonne pas sans raison toutes les 2 minutes à cause des décollements, beaucoup de dialogue.
Un autre fait qui m'a beaucoup touchée : la veille de l'intervention, le chirurgien lui-même a passé 20 minutes dans la chambre simplement en nous disant "c'est demain l'intervention, Delphine, as-tu des questions ? et vous, madame ? " : j'ai trouvé cela super, occasion aussi pour moi de formuler ma confiance, même si je ne comprends pas tout (je ne suis pas du tout dans le médical). 10 minutes après, l'anesthésiste aussi vient bavarder. Le plus fort, c'est qu'après l'intervention, en salle de réveil, voilà le chirurgien qui revient nosu faire un compte-rendu de l'intervention dont il nous a dit être très satisfait. Delphine, qui la veille, lui avait conseillé de se coucher tôt (car il expliquait que c'était une opération de 5 à 6 heures) lui a dit à brûle-pourpoint : "mais je ne t'ai pas vu !" et ensuite "tu n'as pas l'air fatigué !", ce qui l'a bien fait rire. Les 2 anesthésistes aussi sont passées. Franchement, cela m'a émerveillée qu'ils prennent le temps tous les 3, après une telle intervention, de venir parler avec le patient et son parent. Oui, je le dis, ce temps donné gratuitement est vraiment un message que la personne humaine compte. L'infirmier de surveillance continue, Antoine, lui aussi disait qu'il voyait la différence quand un chirurgien prend la peine du dialogue avant et après l'intervention, le patient est plus serein, plus collaboratif aux traitements etc... (bref, la nuit est meilleure !!) Ces dialogues sont aussi une manière pour l'enfant de s'approprier la chirugie qui souvent n'a pas vraiment été son choix, de parler sur les suites etc...
Ensuite, donc lever à J + 3 (assise d'abord), la marche ensuite pour nous la découverte du redressement, disparition de la gibbosité et du déséquilibre de la statique (elle ne penchait plus !) : incroyable !
Après, on vous parle vite de sortie, alors qu'on commençait presque à se sentir chez nous (avec des habitudes, des rituels) dans ce service d'orthopédie où il y a même un salon pour les parents...
Transfert en ambulance (avec moi dedans) pour l'hôpital en service de réadaptation pour hospitalisation de semaine. "Oh, mais elle marche déjà très bien, vous allez rester juste 1 semaine + 1 semaine en hospitalisation de jour ", mais bon elle a fait 2 chutes le premier jour là-bas, dont une belle (nous étions 7 jours après l'intervention seulement). Pas de mal, mais la conviction assurée que l'équilibre, c'est encore à consolider ou à réinventer...
Bref, elle est restée 4 semaines en rééducation. 10 jours avant sa sortie, nous sommes prévenus de la date avec l'assurance qu'elle peut reprendre sa vie normalement.
Le retour au collège a été plus que rude (sans doute prématuré).
Je ne passerai pas sous silence la réunion avec la direction 8 jours avant : en résumé, notre fille simule ses problèmes de déplacement et on a manifesté une surprise intense qu'elle soit "encore plus lente !" que l'an dernier au moment même où nous venions de remettre le certificat de dispense totale de toute activité sportive, puis nous avons reçu un message téléphonique dans l'après-midi du 2ème jour long et détaillé de la principale nous intimant de venir immédiatement pour constater que Delphine ne s'adaptait manifestement pas au collège. Cela a achevé de nous déstabiliser.
J'ai pris la décision de ne plus accepter aucune réunion ou RV hors d'une présence tierce.
Je ne comprends pas cette attitude, je crois qu'il y a une interprétation que la scoliose "c'est du cinéma" et qu'on est juste pas assez ferme avec notre fille.

Delphine a une AVS pour les déplacements dans le collège et nous l'accompagnons pour le trajet domicile-collège, le temps qu'elle retrouve un équilibre suffisant pour prendre en charge son cartable (qui roule).

Le professeur principal et les AVS me semblent dans une attitude de compréhension et de dialogue. Je peux concevoir qu'il puisse y avoir des malentendus, des attitudes régressives qui agacent, des pleurs qu'on ne supporte pas, mais je pense qu'un peu de douceur pour une élève (et ses parents) qui vient d'avoir une chirurgie de cette ampleur relève juste de l'humanité.

Bref, actuellement, Delphine est diagnostiquée présentant des symptômes dépressifs nets. Il n'est pas certain qu'elle parvienne à mobiliser ses ressources pour s'adapter. Il est possible que nous soyions obligés d'envisager une hospitalisation en soins-études...
J'ai moi-même eu beaucoup de mal à ne pas manquer professionnellement, ces 2 semaines très éprouvantes, alors que le plus dur semblait être derrière nous.

Delphine a de la kiné respiratoire avec un respirateur artificiel (10 à 20 minutes par jour), car sa capacité vitale respiratoire était tombée à 33 %. Après la chirurgie et la rééducation, elle est à 57 %. Donc du progrès !
Elle a retrouvé le kiné, les psychologues du centre, son médecin traitant, et ... garde contact avec une copine de rééducation par téléphone...

Voilà pour les nouvelles,
merci de votre aide, vos conseils, votre attention,
je voulais faire ce témoignage sur les difficultés de retour au collège pour que les médecins soient conscients que la méthode Coué ne marche pas (Tout va bien, tu vas pouvoir reprendre comme avant !). Chaque patient et chaque histoire est différente, Delphine a certes des soucis d'anxiété, mais le retour dans l'"ordinaire" n'est pas gagné à tous les coups...
Heureusement, nous avons des aides autour de nous (faute d'avoir des grands-parents disponibles!)

Amitiés
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Par Raphaëlle
#298401
Une dernière chose : nous acceptons bien sûr que l'histoire de Delphine soit déplacée dans celle des ados opérés.
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Par chris
#298412
Bonjour Raphaelle,

Tout d'abord quand tu auras lu mon message, l'histoire de ta fille sera transférée chez les ados opérés, fais nous signe à ce moment là.

L'opération de Delphine s'est bien passée, et le résultat semble super. C'est bien qu'elle ait pu être rassurée au préalable par une histoire d'ado déjà opérée.
Bravo au centre où elle a été opérée, dans ton récit, on sent la grande humanité du personnel, et c'est vraiment très important pour se sentir le mieux possible.

Il est certain qu'elle a probablement repris l'école prématurémment, dans les meilleurs cas, les ados reprennent les cours deux mois environ après la chirurgie, avec prudence malgré tout.

Mais là, quand on lit les réactions du personnel de l'établissement scolaire, ça donne des frissons. Cela montre à quel point la scoliose est encore bien mal connue et trop banalisée.
Est ce qu'un PAI a été établi avec l'établissement scolaire ? si ce n'est pas le cas, tu devrais en demander un afin de protéger ta fille dans son quotidien à l'école.
ET ne pas hésister à leur montrer des radios de ta fille pour leur montrer l'importance de cette chirurgie et aussi n'hésistes pas à distriber des brochures de dépistage pour les sensibiliser sur notre pathologie

autum2
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Par Raphaëlle
#298417
Merci, Chris, pour votre réponse et votre apaisement.
Nous avions justement préparé un exemplaire de la plaquette pour le professeur principal.
Nous avions apporté la radio pour le jour de la réunion préparatoire mais il n'a pas été jugé bon aux participants de la regarder, ni d'établir un PAI (elle bénéficie d'un PPS par la MDPH maintenant depuis 1 an), car il n'y plus de traitement à donner.
Donc OK pour le transfert vers les histoires d'ados opérés !
Merci de votre fidélité à répondre à nos messages, cela m'émerveille et nous soutient tous.
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Par Raphaëlle
#299196
Bonjour à tous,
L'AG a sans doute été un vrai beau moment pour les participants. J'irai lire les commentaires.

De notre côté, la décision d'une ré-hospitalisation de semaine en soins études est presque prise, les délais restent importants. En appelant directement, on m'a répondu qu'il y avait un délai de 3 ans (2 ans pour qu'elle atteigne 14 ans et ensuite 1 an de liste d'attente, je ne sais pas comment j'ai descendu l'escalier sur mon lieu de travail, mes collègues en open space ont vu de suite (malgré mon silence pudique) que là, j'étais en mode off.... Via les médecins et le CMPP qui suivent déjà Delphine , l'accueil peut être plus rapide. Elle n'est plus en état psychologique de reprendre les cours (elle aura tenu en fait à peine 2 semaines...). J'ai quitté la colère et l'indignation, on se concentre maintenant sur l'encadrement de cette période transitoire de dé-scolarisation. Nous avons mis plusieurs semaines à réussir à entrer en contact avec le médecin scolaire qui suit son dossier. Seule notre médecin traitant a pu l'obtenir.
Sincèrement, l'inertie de l'Education Nationale (par ex pour répondre à une demande d'information sur l'identité du médecin scolaire ou de la référente de scolarisation) fait concurrence à celle de l'Administration Pénitentiaire, il vaut mieux en rire ! J'entends les problèmes de personnel, mais tout de même, chez les fonctionnaires, il y a le devoir de continuité du service public (j'en sais quelque chose), mais là, bon, ça ne les tracasse pas trop que les parents d'une élève bénéficiant d'un PPS ne puisse même pas obtenir en 6 semaines les coordonnées de la personne qui suit son dossier au sevice médico-scolaire et à l'académie, purée, dans mon travail, on répond en 5 jours à tous les mails reçus des usagers (et je ne suis pas dans un service médical), on fait une réponse personnalisée, tous les usagers savent qui ils doivent rappeler en cas de litige ou de problème, j'hallucine, si j'avais cette attitude, je peux vous dire que M. le Maire en serait avisé sous 4 heures maximum ! Je supporte mal cette absence de responsabilté.
Dans cette impasse, les torts sont partagés (Delphine n'a pas su s'adapter), après les prophéties auto-prédictives sont des réalités : on nous a affirmé que notre fille ne pourrait pas s'adapter, eh bien, c'est sûr, si on part comme ça, cela ne peut que devenir vrai ! Mobiliser ses capactiés d'adaptation, c'est juste au-delà du possible pour elle maintenant.
Nous essayons de reprendre des forces en se disant que l'intervention est une vraie belle réussite médicale, au -delà même de l'espéré, il y a seulement l'adolescente de juste 12 ans qui "craque" devant les difficultés : quand la marche est trop haute, l'élève dit juste que c'est pas possible, jusqu'à ce qu'on l'intimide tellement qu'elle ne puisse vraiment plus faire l'effort de lever le pied (au plan symbolique bien sûr). La maltraitance, ça marche, la victime part d'elle-même, et les parents finissent par être vraiment convaincus que il n'y a pas de place pour elle... Beaucoup d'écoeurement, vraiment, ce n'est même plus de la colère, c'est une grande envie de vomir...
La seule personne vraiment compréhensive (à part les professeurs à leur manière bien sûr), c'est l'assistante sociale du collège, mon conseil pour d'autres parents confrontés à des soucis similaires, c'est de la contacter avant d'être dans l'impasse, avec un élève couché dans le fossé... Sinon, au delà d'un certain stade, il y n'a plus que les soignants du monde hospitalier capables d'intervenir.
Nous en tant que parents, on devient un peu "écorchés vifs" à force de se prendre des coups et d'être confrontés à des paroles d'intimidation (jamais d'écrit, tout se fait à l'oral et sans témoin). Je continue à croire que ce sont des maladresses non calculées, mais l'accumulation devient un peu questionnante, et pas que pour moi d'ailleurs...
Je pense que pour les chefs d'établissement, cela semble plus confortable d'avoir le moins possible d'élèves "à problèmes" et de les rendre invisibles par rapport à la hiérarchie, c'est vrai que quand on part de soi-même, ça prouve bien que "ce n'était pas possible, Madame, vous voyez bien". Je ne sais pas comment on peut dormir paisiblement ensuite, sans doute si, il suffit de se persuader que la sécurité justifie tous les abus, c'est une forme d'idéologie qui légitime tous les écarts par rapport au respect des droits de l'homme et du devoir de bienveillance.
Delphine toute seule a trouvé et imprimé une feuille sur les droits de l'enfant.
Elle est inscrite au CNED en attendant le suivi scolaire qui sera prévu à l'internat (car ce sera trop éloigné pour rentrer tous les soirs).
Notre grande fille opérée devient aussi une ado qui entre dans l'opposition et s'affirme par le refus. C'est fatigant pour nous, comme pour tous les parents d'ado !
Au plan médical, elle est ausi dans le refus. Il faut devenir imaginatif pour rester ferme mais amener à une autre posture.
Je pense aussi qu'elle vit beaucoup d'inquiétude, j'ai parfois le sentiment que pour elle, la perspective d'aller là-bas, c'est comme si on allait perdre le petit Poucet dans la forêt ! J'ai beau expliquer qu'il y aura des visites, des RV avant l'admission, l'impression de rejet domine.

Bon, elle garde son émerveillement devant les feuilles d'automne automn

Voilà pour les nouvelles, assaisonnées de l'humeur du moment, colorée par ma subjectivité de mère.
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Par Fanette
#299199
Bonjour Raphaëlle,
Et bien ! Que dire ? J'ai lu avec une grande stupeur l'attitude de l'établissement scolaire de Delphine. Evidemment, d'entrée, lorsqu'on dit à un élève," vous n'allez pas y arriver"et que ce même élève connaissant des difficultés physiques et une fragilité émotionnelle, la barre devient trop haute. Pas la peine d'essayer, on a prédit qu'on allait pas y arriver.

Déjà possédant un naturel anxieux, une op de cette importance n'est pas sans répercussion sur le mental. Delphine a t'elle un traitement pour sa dépression ? Elle doit se sentir autant démunie devant l'inscription à l'internat qu'un nouveau-né. Là, je te donne mon ressentiment lorsque se présentait une difficulté. Tu vois, je replonges dans ma lointaine adolescence.

Hélas, nous nous apercevons que nous sommes bien mal compris, nous, notre scoliose et toutes ses conséquences.
A bientôt Raphaëlle et Delphine :hello
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Par Rosy
#299212
je vois que vraiment le problème de scolarisation de Delphine n'est pas près de s'arranger! j'imagine qu'après avoir tapé à toutes les portes, le découragement est là, surtout pour Delphine qui se rend bien compte qu'on ne veut pas d'elle. c'est bien triste tout cela!

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