- jeu. janv. 10, 2008 1:30 pm
#97999
merci, j'ignorais ces chiffres...du coup, ce qui m'étonne, c'est à quel point au niveau historique, dans les histoires, les films et autres, on nous bassine toujours avec les bossus, mais si rarement avec les bossues !
bref, comme promis, je me pésente, il serait temps...
j'ai 30 ans et je me promène avec une scoliose de 30° à l'origine, ramenée à la moitié grace à un corset porté trois ans, et de la kiné. Le degré n'est donc pas très important, mais, d'après les tripotées de toubibs que j'ai pu rencontrer, ma scoliose est sévère surtout de par la vrille des vertèbres qu'elle entraîne, plus que par la courbure en tant que telle. Pour exemple, la radiologue la dernière fois m'a dit "mais vous êtes de profil ou de face là? ", parce que les vertèbres apparaissent de profil quand je suis de face...
du coup, à l'époque, ils avaient préféré ne pas m'opérer, puisque des tiges n'auraient pas amélioré la vrille. (enfin c'et ce que j'ai cru comprendre, j'avais 12/13 ans, et les médecins n'étaient pas très portés au détail avec les jeunes ).
bref, depuis, on peut dire que globalement ça va. Les douleurs sont apparues à 20 ans, quand j'ai pris du poids. ce sont les nerfs sciatiques et sacro-illiaques qui trinquent. Je me suis battue pour me faire reconnaitre travailleur handicapée, et je me suis battue pour obtenir le 100% sécu, bien que ma croissance soit terminée. J'imagine que vous connaissez la chanson !
Ce que je tenais à dire, c'est que , maintenant , j'ai vraiment appris à considerer cette scoliose comme...pas une amie...mais une partenaire, elle est toujours avec moi, mais je crois qu'on s'en tire pas mal toutes les deux ! je sais quel geste me fera quelle douleur, je sais jusqu'où je peux aller, et elle ne manque de se rappeler à mon bon souvenir quand je vais trop loin. J'essaie de voir ce qu'elle m'apporte, plutôt que ce qu'elle m'empêche de faire, et, en se levant de bonne heure, et de bonne humeur, j'y arrvive !
Je me dis que sans elle, je ne serais jamais devenue telle que je suis, je ne ferais pas le même métier, je n'aurais pas les mêmes amis, les mêmes souvenirs, les mêmes avis sur le monde, sur la douleur, pas la même vision du monde qui m'entoure. Elle m'a rendue forte, battante, tétue, toujours arc-boutée sur une cause ou une autre. Je suis toujours en colère, mais c'est une colère construcitve qui me permet d'avancer et de ne pas baisser les bras, même quand la douleur est trop forte.
J'ai appris à ne plus écouter tous ces tarés qui viennent nous dire que si on a le dos tordu, c'est qu'on a l'esprit tordu (et dieu sait si j'ai pu l'entendre de gens sérieux !!!).
Moi, je me dis que si j'ai le dos tordu, c'est que le monde autour de nous n'est pas droit lui même, et que se tordre, c'est éviter de partir en vrille, si j'ose dire ! ce qui est droit est tellement ennuyeux !
voilà...je sais aussi que si je peux dire ça, c'est que ma scoliose me permet de vivre à peu près normalement, et je n'oublie pas pour autant que parmi vous, ce n'est pas toujours le cas, je respecte votre douleur, vos difficultés et les deuils que vous avez du faire pour continuer à avancer...chapeau à tous, vous êtes fortiches, hauts les coeurs ! et n'oubliez pas, nous sommes les mieux placés pour nous tordre de rire, le plus gros du boulot est déjà fait !!!
à bientôt...moi, j'accouche dans les quinze jours à venir, donc peut-être à plus tard !