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Par Nath72
#226854
Beau conte Lyly, de nos jours il y a encore tant de tabous vis à vis des maladies de l'âme ...merci :bisous
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Par LYLY 41
#226974
Le trésor




Il y a plusieurs siècles de cela, un homme très riche et très puissant croisa la route d’un pauvre hère qui allait à pied, sous un chaud soleil d’été. Malgré son apparent dénuement, il semblait serein et gai. Il ne possédait qu’une paire de chaussures et une canne, qui l’aidait à progresser sur les chemins difficiles. Son visage respirait le bonheur.

Le riche marchand, en revanche, se déplaçait dans un bel attelage, porté par de fiers destriers blancs. Ses serviteurs brandissaient au-dessus du carrosse un immense parasol et de grands éventails aux couleurs chatoyantes. Tous ceux qui composaient sa suite étaient vêtus de magnifiques livrées ornées de broderies d’or. Mais lui, tapi dans l’ombre au fond de ses coussins, présentait sans cesse une face tourmentée, soucieux qu’il était de développer à chaque instant sa fortune, à chaque instant sa fortune, déjà immense. Apercevant le pauvre ère non loin de là, il fit arrêter son attelage :

- Où vas-tu comme ça, brave homme ?, lui demanda-t-il. Tu sembles bien démuni. Veux-tu faire partie de mes serviteurs ? Chacun d’entre eux est payé cent sous. Ainsi, tu ne seras plus dans la misère.

- Mille mercis de votre générosité, monseigneur, répondit l’humble marcheur avec douceur. Je préfère garder ma liberté. Elle me permet d’aller et venir à mon gré et où bon me semble. De plus, en vérité, j’ai entrepris un long voyage, à la recherche d’un trésor.

- Un trésor ? Tu m’interesses, reprit le richissisme personnage, toujours avide de davantage de biens. Comment ça, un trésor ?

- Oui, messire, un beau et merveilleux trésor. Celui qui le découvre devient aussitôt le plus riche et le plus heureux des hommes. Aucune fortune au monde ne peut égaler ce que je cherche.

- Mais dis-moi où il est, je t’aiderai à le trouver et nous le partagerons. Voilà un marché qui me paraît équitable, qu’en dis-tu ?

- Vous avez raison. Mon trésor demande bien des efforts. Il est très loin, là-bas, après les steppes et les montagnes, au-delà du désert et des mers. Nous ne serons pas trop de deux pour le découvrir. Je veux bien que vous veniez avec moi. Mais il faut laisser là votre équipage et vos gens, car ce trésor a un secret : il ne se révèle qu’à ceux qui se sont donné la peine de le chercher, sans artifice de puissance ou de gloire.

- Qu’à cela ne tienne, je pars avec toi, répondit aussitôt le nanti, abandonnant sur-le-champ sa suite et ses chevaux, oubliant son confort et ses protections du soleil.

- Ausitôt, les deux hommes se mirent en route. Ils marchèrent des jours et des lunes. Il traversèrent les déserts du Sud, où ils virent de somptueux paysages et de magnifiques soleils couchants, descendirent des rivières dans lesquelles ils pêchèrent des poissons aux saveurs exquises, ils gravirent des montagnes où ils virent pour la première fois la neige, découvrirent les steppes du Nord et leurs splendides pur-sang sauvages. Ils progressaient ainsi durant de longues saison, afrontant ensemble mille périls. Lorsque le riche marchand se blessa au pied sur une mauvaise pierre, le sage le porta sur ses épaules, et ainsi durant plusieurs jours. Lorsque celui-ci à son tour affaibli par le froid, le seigneur lui offrit ses riches vêtements afin de le protéger.

Ainsi s’écoulèrent les mois. Chemins faisant, les deux hommes apprirent à se connaître. De grandes discutions les animaient, et parfois les faisaient rire. Ils dormaient tantôt à la belle étoile, tantôt dans des abris de fortune, se nourrissaient fruglement et partageaient le vin lorsque, par bonheur, ils en trouvaient. Le marchand ne demandait jamais où était le trésor, tant il redoutait de paraître incongru. Un jour, cependant alors qu’une année s’était écoulée depuis leur départ, il interrogea on compagnon de route.

- Voilà des mois que nous progressons, lui dit-il. Nous avons affronté mille dangers. Nous avons traversé les déserts, ls mers et les plaines, et je ne vois toujours pas de trésor. Ne t’es-tu pas trompé l’ami ?

- Pas du tout. J’ai trouvé le plus grand, le plus beau et le plus merveilleux de tous les trésors.

- Comment ça ?, s’étonna l’autre, soudain furieux de ne s’être aperçu de rien. Tu l’as trouvé et tu ne m’as rien dit, félon ? Traître !Nous devions pourtant lepartager ! Mais où est-il donc ?

- Là, à côté de moi, depuis des semaines et des mois, répondit le sage. Me voilà riche de ton amitié, et toi de la mienne. N’est ce pas la plus grande des fortunes ?

Son compagnon accueillit ses propos sans un mot.

Puis, les larmes aux yeux, comprenant le message, il se leva et sera son ami dans ses bras.

Au bout de quelques minutes, il ajouta :
- je crois que nous devons reprendre notre route, maintenant

Et ensemble, les 2 hommes poursuivirent leurs chemins.




Ce texte tiré du Livre de Catherine Rambert « Si je pouvais revivre ma vie »


:luge :luge :luge :luge :luge :luge :luge :luge :luge :luge :luge
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Par berchen
#226975
Bonjour LYLY.

Merci de nous avoir proposé ce texte, qui se laisse lire avec plaisir.
Il nous permet de méditer et de découvrir à notre tour que le trésor se construit, se bonnifie au cours de la lecture de ces lignes.
Merci encore. :bravo2 :bisous1
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Par Nath72
#227004
:bisous Le conte de "Mille et Une LYLY" ! :bravo1
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Par LYLY 41
#227007
:biendit Nath, cela me plait beaucoup :bisous1 :bisous1 :bisous1 :bisous1
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Par LYLY 41
#227008
:merci à toi Berchen de venir lire ce topic car je me dis que le temps que je passe à rechercher ses "trésors" n'est pas du temps perdu... :hello
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Par LYLY 41
#227051
Le Trésor et son Chemin



Ceci est l’histoire inconnue du long voyage de la Fée et du Magicien. Il est étonnant que cette histoire n’ait pas traversé les âges. Peut-être certains ne l’ont-ils pas jugée digne d’intérêt. Ou peut-être que cette histoire devait encore s’écrire.
L’Enchanteur ne connaissait pas encore très bien la Fée. Il était fasciné par sa beauté intérieure, une beauté tellement grande que sa beauté physique ne lui était pas encore apparue.
L’Enchanteur avait entendu parlé d’un Trésor. Un Trésor dont on disait qu’il était au-dessus de tous les autres. Il en parla à la Fée, longuement : « Lorsque l’on atteint ce Trésor, les étoiles s’arrêtent de briller, les ruisseaux et les rivières remontent vers leurs sources, l’Océan se vide de toutes ses eaux », « Ce Trésor est tellement beau que personne ne veut croire qu’il existe ».
Les Méchants essayaient de convaincre la Fée que ce Trésor ne pouvait exister. Et la Fée hésitait. Ce qu’en disait le Magicien lui semblait tellement beau qu’elle avait envie de partir avec lui, là où personne n’avait jamais été, là où personne ne voyait de route, là où personne n’envisageait de partir.
La Fée elle-même ne voulait pas croire le Magicien. D’abord, elle avait déjà entendu parler de trésors et ces trésors l’avaient brûlée plusieurs fois, ou bien avaient disparu au moment même où ils étaient à portée de main. Ce que lui disait le Magicien était bien trop beau pour être vrai. Et puis le Magicien était… un magicien. Il vivait dans son monde et il semblait à première vue très difficile de pénétrer dans ce monde. Et puis le Magicien… ne voulait pas la convaincre car il considérait que convaincre était retirer de la liberté.
Finalement la Fée décida de partir avec le Magicien, se disant qu’il serait toujours temps de rebrousser chemin le jour où elle aurait la confirmation que le Magicien ne racontait que des choses irréelles. Il racontait par exemple qu’il était possible de parler dans une boîte et d’être entendu à des kilomètres, plus loin que les yeux ne peuvent voir. Et il affirmait que l’on pouvait de même entendre l’autre dans cette boîte. Ce Trésor devait être un mirage de plus. C’est avec beaucoup d’hésitations qu’elle accepta de partir car tout le monde sait que ne pas trouver un Trésor que l’on cherche longtemps est une aventure douloureuse.
C’est ici que les récits deviennent flous et il est difficile de faire la part de la vérité et des exagérations. On dit que la Fée et le Magicien virent un ruisseau de feu, on dit qu’ils entendirent les rochers se lamenter de la vitesse à laquelle poussaient les plantes, eux qui mettaient quelques milliers d’années à grandir de quelques centimètres, on dit qu’ils virent les montagnes danser parce qu’elles ne les avaient pas vus, on dit que tant la Fée que le Magicien furent émerveillés. Et le plus incroyable ne fût pas que chacune de ces découvertes les faisaient découvrir l’autre. Car chacune des merveilles était vue par l’un alors que l’autre ne les voyait pas. Et une fois l’un, une fois l’autre expliquait avec bonheur et avec joie à l’autre ce qu’il avait vu.
La Fée n’avait pas oublié le Trésor. Elle s’inquiétait. Le Magicien lui était absorbé par ce qu’il voyait.
Seul un dialogue a traversé le temps, faisons silence dans nos cœurs et dans nos âmes pour bien écouter :
- La Fée : « Le Magicien, parfois je vois des signes que ce Trésor existe, parfois je vois des signes qu’il n’existe pas. Je commence à douter fortement ».
- Le Magicien : « La Fée, ces rochers dont tu m’as répété les paroles, ces montagnes que je t’ai décrites dans leurs danses folles, les aurions-nous vues si nous n’avions pas cherché le Trésor ? Est-il dès lors important de trouver ce Trésor. L’important, n’est-il pas de le chercher ? N’est-ce pas parce que nous le cherchons que nous découvrons des choses incroyables, que nous nous faisons découvrir des magies insoupçonnables ».
De ce dialogue, nous pouvons déceler à quel point la Fée et le Magicien étaient différents. Le Magicien se contentait du Chemin. Qu’importe le Trésor, du moment que la Route en vaut la peine ? La Fée elle pensait autrement. Elle se disait : « Qu’importe la Route, c’est le Trésor qui doit valoir la peine ».L’histoire aurait pu se terminer là. Seul le Magicien aurait été satisfait. Elle ne se termina pas là.
Un jour, après un temps dont le comptage serait hasardeux, le Trésor apparût. Ni la Fée, ni le Magicien ne s’en rendirent compte au début. Puis la Fée se rendit compte qu’ils avaient atteint le Trésor. Elle le fit remarquer au Magicien et ils furent pris dans un tourbillon, les étoiles clignotèrent, le Soleil trembla, l’Océan éternua.
Certains d’entre nous négligent le Chemin qui les mène vers le Trésor, d’autres négligent le Trésor qui leur fait prendre ce même Chemin. Alors que le Trésor et le Chemin sont indissociables et qu’ils ne sont beaux que l’un par l’autre.
:minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil :minisoleil
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Par LYLY 41
#227220
La bague qui efface les soucis…



Il était une fois un roi qui voulait savoir comment moins prendre à coeur les situations désagréables qu’il lui arrivait de rencontrer sur son chemin.
Le roi fit venir son Conseiller Royal et lui posa le problème :
« Je veux quelque chose qui résoudra toute crise qui se présente à moi. Fais-moi un talisman, une potion magique, quelque chose qui me protège. »
Le Conseiller Royal sortit, et mit au point quelque chose. Il revint le jour suivant, une boîte dans les mains. Il remit cette boîte au roi en lui disant « Votre Majesté, ceci vous aidera à vous sortir de n’importe quelle tempête ».
Le roi ouvrit la boîte et y vit une bague élégante, mais toute simple. Il en éprouva de la colère, car il pensa que son Conseiller s’était moqué de lui en concevant quelque chose d’inutile. Mais en la tournant dans sa main, il remarqua qu’il y avait une inscription gravée dans le métal précieux. Il arriva à lire :
CECI PASSERA AUSSI
Il se tourna vers son Conseiller, attendant une explication.
« Votre Majesté Bien Aimée, quoiqu’il vous arrive dans le commerce des affaires du pays ou dans votre vie personnelle, regardez cette bague. Elle vous rappellera que, quelle que soit la situation, celle-ci est momentanée. Elle passera, elle aussi.
Le ciel se dégagera, le blé germera, le soleil se lèvera à nouveau. »

Auteur inconnu. :bravo :bravo :bravo :bravo :bravo :bravo :bravo :bravo :bravo :bravo :bravo
:bravo :bravo :bravo :bravo :bravo :bravo :bravo :bravo :bravo :bravo :bravo

Je ferais pas mal de m'en faire graver une.... :lol1
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Par Fanette
#227225
Très envie d'avoir une bague gravée aussi, Lyly. Merci encore :bisous1
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Par Nath72
#227228
:idee Belle idée Lyly et Fanette, une jolie bague gravée pour nous rappeler l'essentiel et la sagesse qui parfois s'envole , laissant une trop grande place aux soucis.
Là on pourrait faire une commande groupée..pour tous les amis de S & P :bisous1 :bisous1 :bisous1 :bisous1 :fete
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Par LYLY 41
#227351
La jeune guerrière




Il était une fois une jeune guerrière à qui son maître dit qu’elle devait engager le combat contre la peur.

Elle ne voulait pas le faire. Ça lui semblait trop agressif, effrayant, hostile.

Mais le maître la poussa non sans lui donner quelques instructions avant la bataille.

Quand le jour du combat arriva, la jeune guerrière se tint d’un côté et la peur de l’autre. La première se sentait bien petite face à la seconde, qui avait l’air grande et courroucée.
Toutes deux avaient leurs armes.

Mais il fallut faire le premier pas. La jeune guerrière s’enhardit, avança vers la peur, se prosterna trois fois et lui demanda: « Puis-je avoir la permission de me mesurer à vous? »

La peur, agréablement surprise, lui dit: « Merci d’avoir tant de respect pour moi. Il est rare qu’on sollicite ma permission. La plupart du temps, je m’impose sans qu’on m’y ait invité. »

Alors la jeune guerrière lui demanda: « Comment puis-je vous vaincre? » La peur répliqua: « Je parle très vite et je m’approche tout près de votre visage : voilà mes armes.
Généralement, vous vous troublez et vous faites tout ce que j’ordonne. Mais si vous ne faites pas ce que je vous dis, je n’ai aucun pouvoir.

Vous pouvez m’écouter, avoir du respect pour moi et même être convaincue de l’influence que j’ai sur vous, mais si vous ne m’obéissez pas, je suis totalement désemparée. »

C’est ainsi que la jeune guerrière apprit à vaincre la peur: en l’accueillant, sans pour autant lui laisser le dernier mot.

Auteur inconnu :vador :vador :vador :vador :vador :vador
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Par Nath72
#227352
:monstres :non :bisous1
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Par LYLY 41
#227505
Les trois portes de la sagesse




Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l’envoya auprès d’un Vieux Sage. - Eclaire-moi sur le Sentier de la Vie, demanda le Prince.

- Mes paroles s’évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras 3 portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d’entre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t’en détourner, car tu serais condamné à revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis t’en dire plus. Tu dois éprouver tout cela dans ton coeur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi.

Le Vieux Sage disparut et le Prince s’engagea sur le Chemin de la Vie. Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire :


« CHANGE LE MONDE »«

C’était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d’autres ne me conviennent pas. » Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir. Il y trouva le plaisir et l’ivresse du conquérant, mais pas l’apaisement du coeur. Il réussit à changer certaines choses mais beaucoup d’autres lui résistèrent. Bien des années passèrent.

Un jour il rencontra le Vieux Sage qui lui demande :

- Qu’as-tu appris sur le chemin ?

- J’ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m’échappe, ce qui dépend de moi et ce qui n’en dépend pas.

- C’est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise.

Et il disparut. Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte. On pouvait y lire:


« CHANGE LES AUTRES »

« C’était bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d’amertume et de frustration. » Et il s’insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son deuxième combat. Bien des années passèrent.

Un jour, alors qu’il méditait sur l’utilité de ses tentatives de changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda :

- Qu’as-tu appris sur le chemin ?

- J’ai appris, répondit le Prince, que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n’en sont que le révélateur ou l’occasion. C’est en moi que prennent racine toutes ces choses.

- Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu’ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même. Soit reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration, car à travers eux la Vie t’enseigne ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir.

Et le Vieil Homme disparut. Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots :


« CHANGE-TOI TOI-MEME »

« Si je suis moi-même la cause de mes problèmes, c’est bien ce qui me reste à faire, » se dit-il. Et il entama son 3ème combat. Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à supprimer ses défauts, à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas à son idéal. Après bien des années de ce combat où il connut quelque succès mais aussi des échecs et des résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda :

- Qu’as-tu appris sur le chemin ?

- J’ai appris, répondit le Prince, qu’il y a en nous des choses qu’on peut améliorer, d’autres qui nous résistent et qu’on n’arrive pas à briser.

- C’est bien, dit le Sage.

- Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de ma battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais ? Quand trouverai-je le repos ? J’ai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lâcher prise.

- C’est justement ton prochain apprentissage, dit le Vieux Sage. Mais avant d’aller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru.

Et il disparut.

Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la 3ème porte et s’aperçut qu’elle portait sur sa face arrière une inscription qui disait :


« ACCEPTE-TOI TOI-MEME ».

« Le Prince s’étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu’il avait franchi la porte la première fois, dans l’autre sens. « Quand on combat on devient aveugle, se dit-il. » Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce qu’il avait rejeté et combattu en lui : ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer. Il apprit à s’aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer. Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda :

- Qu’as-tu appris sur le chemin ?

- J’ai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, c’est me condamner à ne jamais être en accord avec moi-même. J’ai appris à m’accepter moi-même, totalement, inconditionnellement.

- C’est bien, dit le Vieil Homme, c’est la première Sagesse. Maintenant tu peux repasser la 3ème porte.

A peine arrivé de l’autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lut:

« ACCEPTE LES AUTRES »

Tout autour de lui il reconnut les personnes qu’il avait côtoyées dans sa vie ; celles qu’il avait aimées comme celles qu’il avait détestées. Celles qu’il avait soutenues et celles qu’il avait combattues. Mais à sa grande surprise, il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois l’avait tellement gêné et contre quoi il s’était battu.

Il rencontra à nouveau le Vieux Sage :

- « Qu’as-tu appris sur le chemin ? demanda ce dernier.

- J’ai appris, répondit le Prince, qu’en étant en accord avec moi-même, je n’avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d’eux. J’ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement.

- C’est bien, dit le Vieux Sage. C’est la seconde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte.

Arrivé de l’autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut :

« ACCEPTE LE MONDE »

« Curieux, se dit-il, que je n’aie pas vu cette inscription la première fois. » Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu’il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par l’éclat et la beauté de toute chose. Par leur perfection. C’était pourtant le même monde qu’autrefois. Etait-ce le monde qui avait changé ou son regard ? Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda :

« - Qu’as-tu appris sur le chemin ?

- J’ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n’est ni triste ni gai. Il est là ; il existe ; c’est tout. Ce n’était pas le monde qui me troublait, mais l’idée que je m’en faisais. J’ai appris à accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement.

- C’est la 3ème Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde. »

Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince. Le Silence l’habita.

- Tu es prêt, maintenant, à franchir le dernier Seuil, dit le Vieux Sage, celui du passage du silence de la plénitude à la Plénitude du Silence.

Et le Vieil Homme disparut.

Charles Brulhart :coeur2 :coeur2 :coeur2 :coeur2 :coeur2 :coeur2 :coeur2 :coeur2 :coeur2 :coeur2 :coeur2
:coeur2 :coeur2 :coeur2 :coeur2 :coeur2 :coeur2 :coeur2
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Par Fanette
#227509
Merci Lyly. Du boulot en perspective avant d'être sage. :bisous1
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Par Nath72
#227516
Merci Lyly pour ce conte , je découvre grâce à toi cet auteur Suisse, le Pays de la Sagesse ?

:suisse
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