- lun. févr. 22, 2010 2:07 pm
#162978
Une cascade pour la symétrie du corps
Une équipe franco-américaine montre comment une cascade moléculaire est responsable de la symétrie du corps. Des anomalies dans ce processus pourraient être responsables de scolioses.
SI CERTAINS organes comme le foie et le cœur sont latéralisés, en revanche, le corps se développe en respectant une symétrie axiale, visible au niveau de la colonne vertébrale. Un grand pas a été franchi par une équipe franco-américaine dirigée par Olivier Pourquié au Stowers Institute for Medical Research, depuis peu installé à l’institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (CNRS, INSERM, Université de Strasbourg) : les chercheurs viennent de découvrir la cascade moléculaire qui intervient dans cette symétrie.
La symétrie vertébrale, rappelle un communiqué, apparaît tôt dans le développement embryonnaire, au moment de la formation des somites, structures de forme cubique dont sont notamment dérivés les vertèbres et les muscles. Un dérivé de la vitamine A, l’acide rétinoïque, semble jouer un rôle important dans le contrôle de la symétrie des somites. On sait par ailleurs que les souris déficientes en acide rétinoïque ont une désynchronisation de leur somitogenèse.
L’équipe d’Olivier Pourquié a travaillé sur des embryons de souris. Elle montre que la protéine Rere (également appelée atrophine 2) participe à l’activation de la voie de signalisation de l’acide rétinoïque en formant un complexe avec les protéines Nr2f2 et p300 et un récepteur de l’acide rétinoïque. Les souris mutantes pour le gène de Rere ont le même retard de formation des somites que les souris déficientes en acide rétinoïque.
INFO INTERESSANTE
Dans cette symétrie du corps, il y a une asymétrie des organes. À ce propos, les chercheurs montrent également que Rere et Nr2f2 contrôlent l’asymétrie de la voie de signalisation de l’acide rétinoïque. Cette asymétrie est nécessaire pour corriger les interférences avec les signaux déterminant la latéralisation des organes. « Cette étude permet ainsi de mieux comprendre comment la symétrie générale du corps peut se concilier avec la latéralisation de certains organes. »
Les chercheurs indiquent que, chez l’homme, il se pourrait que des anomalies du développement symétrique des somites soient responsables de troubles de la statique vertébrale comme les scolioses.
› Dr EMMANUEL DE VIEL
C. Gonçalo et coll. « Nature », février 2010.
Une équipe franco-américaine montre comment une cascade moléculaire est responsable de la symétrie du corps. Des anomalies dans ce processus pourraient être responsables de scolioses.
SI CERTAINS organes comme le foie et le cœur sont latéralisés, en revanche, le corps se développe en respectant une symétrie axiale, visible au niveau de la colonne vertébrale. Un grand pas a été franchi par une équipe franco-américaine dirigée par Olivier Pourquié au Stowers Institute for Medical Research, depuis peu installé à l’institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (CNRS, INSERM, Université de Strasbourg) : les chercheurs viennent de découvrir la cascade moléculaire qui intervient dans cette symétrie.
La symétrie vertébrale, rappelle un communiqué, apparaît tôt dans le développement embryonnaire, au moment de la formation des somites, structures de forme cubique dont sont notamment dérivés les vertèbres et les muscles. Un dérivé de la vitamine A, l’acide rétinoïque, semble jouer un rôle important dans le contrôle de la symétrie des somites. On sait par ailleurs que les souris déficientes en acide rétinoïque ont une désynchronisation de leur somitogenèse.
L’équipe d’Olivier Pourquié a travaillé sur des embryons de souris. Elle montre que la protéine Rere (également appelée atrophine 2) participe à l’activation de la voie de signalisation de l’acide rétinoïque en formant un complexe avec les protéines Nr2f2 et p300 et un récepteur de l’acide rétinoïque. Les souris mutantes pour le gène de Rere ont le même retard de formation des somites que les souris déficientes en acide rétinoïque.
INFO INTERESSANTE
Dans cette symétrie du corps, il y a une asymétrie des organes. À ce propos, les chercheurs montrent également que Rere et Nr2f2 contrôlent l’asymétrie de la voie de signalisation de l’acide rétinoïque. Cette asymétrie est nécessaire pour corriger les interférences avec les signaux déterminant la latéralisation des organes. « Cette étude permet ainsi de mieux comprendre comment la symétrie générale du corps peut se concilier avec la latéralisation de certains organes. »
Les chercheurs indiquent que, chez l’homme, il se pourrait que des anomalies du développement symétrique des somites soient responsables de troubles de la statique vertébrale comme les scolioses.
› Dr EMMANUEL DE VIEL
C. Gonçalo et coll. « Nature », février 2010.
